Vous êtes chef d’entreprise et vous recherchez des solutions pour financer rapidement vos factures clients ? La cession Dailly est un mécanisme méconnu mais pourtant très efficace pour mobiliser vos créances professionnelles et obtenir de la trésorerie. Découvrons ensemble ce dispositif juridique encadré, son fonctionnement étape par étape, ainsi que ses avantages et limites pour votre entreprise.
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ToggleLa cession Dailly permet à une entreprise de céder ses factures clients à une banque, afin d’être payée immédiatement. La banque avance les fonds en contrepartie d’une commission et d’intérêts. C’est une solution de financement rapide et simple, mais qui a un coût non négligeable. La cession Dailly est encadrée par la loi depuis 1981.
Une cession de créances est une opération par laquelle une entreprise transfère à un tiers, généralement un établissement financier, tout ou partie de ses créances commerciales afin d’obtenir un financement immédiat. Le principe est simple : plutôt que d’attendre le paiement par ses clients à l’échéance des factures, l’entreprise cède ses créances à la banque qui lui avance les fonds, moyennant des frais.
La cession Dailly est un type particulier de cession de créances, spécifique aux créances professionnelles. Mise en place par la loi n°81-1 du 2 janvier 1981, elle permet à toute personne morale de droit privé ou de droit public de céder les créances qu’elle détient sur un autre professionnel, afin d’obtenir un financement auprès d’un établissement de crédit. Concrètement, via la cession Dailly, vous pouvez céder à votre banque les factures émises mais non encore payées par vos clients entreprises, et recevoir immédiatement de la trésorerie en échange.
La cession Dailly est strictement encadrée par la loi de 1981 qui l’a instituée, intégrée depuis dans le Code monétaire et financier aux articles L.313-23 à L.313-34. Pour être valable, la cession de créances professionnelles doit respecter plusieurs conditions :
La cession se matérialise par un document appelé bordereau Dailly. Il mentionne obligatoirement le montant des créances cédées, leur échéance, ainsi que les noms et adresses du cédant, du cessionnaire et du débiteur. Le bordereau doit être signé par le cédant, qui en conserve un exemplaire. La notification au débiteur n’est pas obligatoire. En signant le bordereau, l’entreprise cédante s’engage auprès de la banque sur l’existence et la validité des créances cédées.
Pour bénéficier d’une cession Dailly, vous devez au préalable signer une convention-cadre avec votre banque. Cette convention définit les conditions générales du financement : montant maximum de créances mobilisables, taux de financement, garanties éventuelles, etc. Une fois cette convention établie, vous pouvez céder vos factures au fur et à mesure de vos besoins, selon le processus suivant :
Notez que certaines banques proposent de dématérialiser entièrement le processus, via une plateforme web dédiée sur laquelle vous saisissez les informations du bordereau et téléchargez les factures à céder.
Comme tout mode de financement, la cession Dailly a un coût pour l’entreprise. Les établissements bancaires facturent généralement deux types de frais sur les opérations de cession de créances professionnelles :
Au global, selon les conditions négociées avec votre banque, le coût d’une cession Dailly peut représenter entre 1% et 5% du montant nominal des créances cédées. Un coût certes élevé, mais à mettre en balance avec le service rendu et les autres solutions de financement court terme comme le découvert.
Malgré son coût, la cession Dailly présente de nombreux avantages pour les entreprises :
La cession Dailly n’est toutefois pas une solution miracle et présente certaines limites :
Avant de vous engager dans une cession Dailly, pensez donc à bien négocier les conditions avec votre banquier et à lire attentivement la convention. Veillez aussi à maintenir une relation de qualité et de transparence avec vos clients.
La cession Dailly est souvent confondue avec d’autres techniques de financement des créances commerciales, comme l’affacturage ou l’escompte. Si le principe est proche, il existe des différences notables de fonctionnement et de coût :
Caractéristiques | Cession Dailly | Affacturage | Escompte |
---|---|---|---|
Mécanisme | Cession de créances professionnelles à la banque | Cession de factures à un factor qui en assure le recouvrement | Cession d’effets de commerce (traites, billets à ordre) à la banque |
Créances concernées | Factures émises non échues | Factures émises | Effets de commerce |
Notification au débiteur | Facultative | Obligatoire | Obligatoire |
Gestion du recouvrement | Par la banque | Par le factor | Par l’entreprise |
Coût | Commission + intérêts | Commission d’affacturage | Intérêts d’escompte |
L’avantage de la cession Dailly est sa souplesse : vous choisissez les factures à céder, sans notification obligatoire à vos clients. L’affacturage est plus complet mais aussi plus contraignant et coûteux. Quant à l’escompte, il ne s’applique qu’aux effets de commerce.
En conclusion, la cession Dailly est une solution efficace pour financer son poste clients et optimiser sa trésorerie, malgré un coût non négligeable. Mais pour en tirer tous les bénéfices, mieux vaut l’utiliser avec parcimonie et discernement, en maintenant une saine gestion de ses comptes clients. N’hésitez pas à en parler à votre banquier pour étudier son adéquation à votre situation.